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Renault Cherokee – France-US : excellent cocktail — L’Auto-Journal Prestige 5H — 1991

Les formes sont simples, bien proportionnées mais dépourvues de l’aspect « bio », c’est à dire des angles arrondis qui caractérisent les carrosseries nouvelles telles que le Toyota Previa ou le Pontiac Trans Sport, et que le nouvel espace est venu rejoindre très opportunément. En revanche, ces formes que d’aucuns jugeront dépassées engendrent, pour un encombrement hors-tout donné, des cotes d’habitabilité particulièrement intéressantes. Enfin, les performances ainsi que les grandes qualités de la transmission sont celles d’un engin dont l’intérêt n’est absolument pas niable.

La silhouette est maintenant bien connue sur les routes françaises mais, lorsque le gros six cylindres 4 litres répond présent sous le capot, le résultat ne manque certainement pas d’intérêt.

Au moins en ce qui concerne son aspect, le Cherokee ne date pas d’aujourd’hui. Le nom est connu aux USA depuis des lustres et c’est en 1984 que l’énorme carrosserie ancien modèle a été remplacée par une création nouvelle, aux dimensions plus réduites, et qui, en fait, avait été étudiée sous l’impulsion des directives de la Régie Renault, à l’époque maîtresse à Detroit d’American Motors…

En bref, le succès fut quasi immédiat des deux côtés de l’Atlantique, le marché français bénéficiant en priorité d’une version turbo diesel qui, aujourd’hui encore, connaît un succès certain. Mais, aux côtés de ce modèle aux normes purement hexagonales, le Cherokee est également en mesure de recevoir une mécanique plus noble, ou tout au moins plus vigoureuse, étudiée avant toutes choses pour satisfaire aux normes américaines, tout de même nettement moins sourcilleuses que les nôtres en matière de consommation et de puissance administrative.

Le Limited, puisque c’est de lui qu’il s’agit, se distingue donc par l’adoption d’un robuste six-cylindres en ligne qui n’hésite pas à exhiber une cylindrée de 3956 cm3, avec un alésage de 98 mm et une course de 86, le rapport supercarré soulignant la conception moderne d’un moteur qui, en apparence du moins, ne s’écarte pas du classicisme le plus strict. Toutefois, le comportement est fort satisfaisant. La puissance développée – 193 ch – est celle d’une puissante berline et le régime auquel elle est obtenue – 4750 tr/mn – permet d’escompter, et d’apprécier, un moelleux extrêmement agréable. De plus, le couple maximal de 31 mkg est situé à 4000 tr/mn, avec une plage très plate garantissant une souplesse digne de la réputation des américaines d’antan.

En ce qui concerne la transmission, la Limited est la voiture de tous les agréments. Livrable avec une boîte automatique à quatre rapports, elle convient de la sorte aussi bien au goudron qu’au tous-terrains, domaine où, contrairement à ce que craignent certains profanes, la transmission automatique représente la meilleure solution.

Les mains toujours sur le volant

En effet, la boîte auto permet de garder toujours les deux mains sur le volant, interdit au plus piètre conducteur de fatiguer le moteur à trop faible régime et aussi de caler, tout cela en supprimant purement et simplement le problème parfois épineux du démarrage en côte.

De surcroît, diverses solutions s’offrent à l’utilisateur. En deux roues motrices, ce sont les roues arrière qui entraînent le véhicule mais il suffit de pousser un levier pour se retrouver en 4×4 intégrale, avec un différentiel central lui-même blocable manuellement, de manière à faciliter la conduite sur sols peu adhérents. Enfin, le différentiel arrière est lui aussi blocable à la demande, permettant de la sorte d’envisager tous les cas de figures possibles, la boîte affichant de toute manière une bonne maniabilité.

Avec ses deux essieux rigides, tout comme une vulgaire Range, la Limited possède néanmoins une suspension ferme mais capable de s’accommoder aussi bien d’une autoroute que d’un sol raboteux. Compte tenu des diverses possibilités offertes par la suspension, la tenue de route ne pose pas de problème à grande vitesse – un 180 vrai – et le freinage est d’une efficacité normale, avec une direction puissamment assistée.

Le levier de sélection de la boîte de vitesses automatique est doublé ici, sur sa gauche, d’un second levier contrôlant la transmission elle-même. Sur le goudron, seules les roues arrière peuvent être motrices. Mais, que l’adhérence diminue et quatre roues motrices permanentes sont à disposition, le différentiel central pouvant lui-même être bloqué.

Née avec une décoration intérieure et une planche de bord spécifiquement Middle West – strass, chromes et bakélite –, la Limited a su évoluer d’autant plus aisément que les goûts du public américain ont fait progressivement de même, sous la double pression des voitures européennes et japonaises.

Aujourd’hui, le résultat devrait satisfaire une large clientèle, sans doute moins soucieuse d’élégance et de prestige que celle de la Range, moins friande de mécanique que celle de Mercedes mais appréciant la puissance, le souffle… et éventuellement les facilités d’entretien offertes par le réseau Renault.

Du Middle West au seizième arrondissement parisien, le Cherokee a su évoluer


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