Austin Mini : La seule anglaise qui a su se rendre populaire — Capital Hors-série — 09/2006
Conçu à l’époque des restrictions d’essence par un designer astucieux, le petit caisson sur roues britannique s’est vendu à plus de 5 millions d’exemplaires et a gagné trois fois le rallye de Monte-Carlo. En 1957, douze ans après la fin de la guerre, l’Angleterre est encore soumise aux restrictions. Chaque automobiliste n’a droit qu’à un quota de 10 gallons d’essence par mois. Soit 45 litres ! Leonard Lord, le patron de la British Motor Corporation, qui possède les marques Austin et Morris, veut donc lancer une toute petite voiture très économe en carburant. Il confie le projet à son designer en chef, Alec Issigonis, avec pour mission de l’achever en moins de deux ans.
Issigonis ne perd pas un instant. Plus artiste qu’ingénieur, il crayonne jour et nuit sur des enveloppes ou des sets de table. Son équipe doit se débrouiller pour transformer ces dessins en vrais plans. Le cahier des charges est d’une simplicité redoutable : moins de 600 kilos, 3 mètres de long, 1,40 mètre de large, 1,40 mètre de haut. Pour pouvoir caser une famille et ses bagages, il va falloir consacrer 80% du volume à l’habitacle. Il ne reste presque rien pour la mécanique.
Boîte à bonbons. C’est là qu’Issigonis fait preuve de génie. Il dispose d’abord le moteur transversalement. C’est encore trop encombrant. Il essaie ensuite de placer la boîte de vitesses sous le moteur. Et là, ça marche ! Pour les freins, il contacte la firme Girling, qui conçoit un modèle spécial. Et pour la suspension, il choisit une solution originale, baptisée « hydrolastic » : les traditionnels ressorts sont remplacés par des cônes en caoutchouc. Ce n’est pas sa meilleure idée, car le confort de la Mini se révélera plutôt… bondissant.
En revanche, sa drôle d’allure de boîte à bonbons juchée sur de minuscules roues (développées par Dunlop) plaira immédiatement. Deux silhouettes en bois, peintes en orange, sont d’abord réalisées pour représenter la voiture en grandeur nature. Les ouvriers s’amusent de son look inimitable. C’est bon signe. Les premiers exemplaires prennent la route, en plein hiver. Cela se passe mal. L’un d’eux tombe en panne dès la sortie de l’usine. Les autres n’arrivent même pas à démarrer : carburateur givré ! Logique, il est placé juste derrière la calandre. Issigonis résout vite le problème en retournant le moteur de 180°. La bonne surprise, c’est qu’avec les 39 chevaux de son moteur de 950 cm3, la Mini se révèle plus rapide que prévu. Elle dépasse aisément les 140 km/h, ce qui pourrait déplaire aux propriétaires de Jaguar et mettre les passagers en danger. Qu’à cela ne tienne : on réduit la cylindrée à 850 cm3 et le tour est joué.
Variante étonnante. Dès son lancement, en 1959, la Mini, commercialisée sous les marques Austin ou Morris au prix modique de 520 livres, connaît un immense succès. Vendue à plus de 5,3 millions d’exemplaires jusqu’en 2000, elle sera vite déclinée en de nombreuses versions (van, pick-up, Estate, Clubman, Traveller…), et sous de multiples appellations : MG, Wolseley Hornet ou Riley Elf (ces deux dernières avec un coffre arrière débordant et une calandre verticale). La voiture sera aussi produite sous licence par Fiat, sous le nom d’Innocenti. Sa variante la plus étonnante est la Mini Moke, initialement destinée à l’armée anglaise, qui n’en a pas voulu. Reconverti en « utilitaire civil » mais toujours peint en vert kaki, ce buggy avant l’heure est vendu 413 livres avec un seul siège et un seul essuie-glace. C’est un flop commercial, mais il connaît la gloire à Saint-Tropez, où la jet-set en fait son véhicule fétiche.
Enfin, on ne saurait passer sous silence les versions Cooper et Cooper S de la Mini, et leur palmarès flatteur en compétition. John Cooper, un Anglais qui a remporté plusieurs titres de champion du monde des constructeurs en F1, s’est en effet emparé de la Mini pour l’ensorceler. La Cooper était dotée de freins avant à disque, et d’un moteur de 1000 cm3 qui parvenait à développer 55 chevaux. La version la plus puissante, la S, atteignait même 68 chevaux ! C’était peu, mais avec son poids plume et sa tenue de route formidable, cette voiture fit des étincelles. Elle remporta trois victoires au rallye de Monte-Carlo, sans compter celle qui lui fut retirée en 1966 pour une obscure histoire de phares non conformes. En réalité, il semble bien que la Mini qui avait franchi l’arrivée n’était pas tout à fait celle qui avait pris le départ…
La Mini en chiffres
Moteur : de 849 à 1275 cm3, de 39 à 68 ch.
Vitesse maximale : de 120 à160 km/h.
Nombre d’exemplaires fabriqués : 5,3 millions.
Cote actuelle : de 1500 à 9 000 euros.
[Cette publicité anglaise vantait avec humour l’habitabilité de la Mini, dont le cahier des charges spécifiait qu’elle devait « pouvoir transporter une famille et ses bagages ».]
Jean-Michel Crary
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Manuel de réparation | Austin Mini 850 – 1000 – 1275 GT | L’expert automobile (1974) |
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